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Généalogie Lesueur

19 mars 2008

GIBELIN DE FLORENSOLLES

GIBELIN DE FLORENSOLLES

Vieille famille originaire du Dauphiné et plus précisément de Florensolles, petit hameau situé en Ardèche près de Silhac et de Chalençon. C’est en 1666 que les Gibelin s’établissent en Haute Loire près de Brioude à La Voûte Chilhac, charmant village situé sur une boucle de l’Allier.

Les hommes semblent avoir tous été au service du roi ;

« Au nombre de titres que la famille produisit alors, se trouvait un acte de foi-hommage rendu par Hugues de Gibelin au fils aîné du comte de Valentinois, à cause du fief de Gibelin et de ses dépendances en 1328. Elle justifia en outre de sa filiation et de  services militaires de ses ancêtres, depuis Antoine de Gibelin, vivant avant 1508. »

Dans « Anciennes familles d’Auvergne » d’Ambroise Tardieu , on peut lire :

«  Noblesse originaire du Dauphiné, maintenue noble en 1666 à La Voûte près de Brioude. Connue dès 1328. Services militaires. »

ARMOIRIES : D’Azur à la Tour d’Argent azurée et maçonnée de sable, adextrée de deux fleurs de lis d’or, surmontées d’une étoile de même et senestrée de deux flèches posées en sautoir accompagnées en  pointe d’un globe, le tout d’or.1

Un parchemin trouvé aux Archives d’Alençon m’a renseignée sur la généalogie des Gibelin depuis Antoine, vivant au XV ème siècle, jusqu’à Jean, époux de Marie de Praissac. Louis Ribier dans son ouvrage : « Preuve de la noblesse d’Auvergne » donne les mêmes renseignements.

1 )  Jean de Gibelin, fils à autre Jean Sieur de Florensolles demeurant à la Voûte, élection de Brioude, marié à demoiselle Marie de Preyssac, prouvé par leur contrat de mariage du 17 juin 1647, reçu Gironde, Grand Notaire Royal.

2  ) Jean de Gibelin,  fils à Pierre marié à damoiselle Paule Du Buisson, prouvé par leur contrat de mariage du 26 juin1601, reçu Bernard, Notaire Royal et par son testament et celui de sa femme, passés le 1er devant Catallan, Nre le 6 octobre 1624, le second devant Martin, Nre le 26 août 1629.

3 )  Pierre de Gibelin, fils à Louis, marié avec damoiselle Marguerite Ducroc, prouvé par leur contrat de mariage du 3 février1558 reçu Dunoyer, Nre et par son testament passé devant Filhol, Nre le 1er octobre1600 .

4)       Louis de Gibelin, fils à Antoine, marié avec damoiselle Claude de Chambaud, prouvé par leur

contrat de mariage du 8 février1508, «  par lequel le dit Antoine est Présent » ; reçu de Croze, Nre et par son testament du 4 janvier 1549.Reçu de Croze, Notaire Royal.

5)         Antoine de Gibelin, écuyer, Seigneur du dit lieu, marié avec damoiselle Barbe de Marnas 2

prouvé par le contrat de mariage de Louis  ci-dessus  (écuyer de la ville de Chalençon.).

Sur Antoine de Gibelin, je ne sais rien.

1  Extrait du Nobiliaire d’Auvergne de Bouillet. Tome 3.

    On notera les différentes orthographes : GIBELIN, GEBELIN, FLORENSOLLES, FLORENSOL, FLORENSOLE.

2  De Marnas est un patronyme porté dans l’Ardèche et les départements voisins. ( par exemple dans les communes de Rochemaure, de Erzème et de      Rochessauve)

                                                                                              

1

                                                               

Dans « Nobiliaire d’Auvergne de Bouillet. Tome II » : 

I.                     Louis de Gibelin :

Originaire de Silhac en Ardèche, il s’alliera à une très vieille famille : La famille de Chambaud, ( Seigneurs de Jonchères, de Gouvernet, de Barras, de Privas, de Vacherolles, de Combrailles et autres lieux ; noblesse antérieure à 1500 ) Cette famille paraît originaire du Vivarais, et depuis longtemps distinguée par ses services militaires et par ses alliances ; Elle fut maintenue dans sa noblesse le 15 janvier 1671, sur preuves remontant à Claude de Chambaud qui testa le 15 janvier 1529.( D’Aubais Tome II page 81).

                                                                                             

Les de Chambaud  étaient Barons de Privas et des états du Languedoc. La terre de La Tourette et celle de Chalençon, où l’on retrouve la famille de Chambaud, formaient les deux moitiés d’une baronnie de cour qui donnaient le droit à leurs titulaires d’assister, à tour de rôle, aux états du Languedoc.

Le château  de Chambaud, qui a été le berceau de cette race chevaleresque, se dresse au sommet de rampes abruptes dominant l’Eyrieu, à 2kilomètres de Chalençon, en Vivarais. Qualifiée « illustre et d’ancienne noblesse d’armes » par les preuves de Malte, cette famille est connue dès le XI ème siècle.

Pierre de Chambaud fut témoin de l’acte par lequel Guigon de Chalençon, fils de Sylvion, fit une restitution à l’abbaye de Saint-Bernard de Romans ( 1088 ).

Le premier membre de cette antique race, qui eut des possessions en cette province, fut :

François de Chambaud, écuyer, sgr de Vacherolles, suivant acquisition qu’il fit de ce fief en 1559. Il fut chef protestant des troupes qui secondèrent Blacons dans son attaque du Puy en 1562.

Un des personnages les plus légendaires de cette famille fut Jacques de Chambaud, protestant acharné :  Au cœur des guerres de religions, une troupe protestante, tentant de s’emparer de la cité ( Verdette ) que commandait le passage entre la vallée du Rhône et la ville du Puy en Velay, fut repoussée après un combat acharné au terme duquel le capitaine des assaillants eut son casque « encloté » par une pierre. Néanmoins Jacques de Chambaud survécut et eut encore l’occasion de se distinguer au service d’Henri IV.

Reste à trouver la filiation entre Claude de Chambaud épouse de Louis de Gibelin, et les de Chambaud trouvés dans les différents ouvrages consultés !

Lire : « Nobiliaire du Velay, de Benoît d’Entrevaux, la revue du Vivarais, les annales de la société Académiques du Puy, le Nobiliaire d’Auvergne de Bouillet, dictionnaire des Anciennes familles d’Auvergne  d’Ambroise Tardieu » :

                ARMOIRIES : d’Azur, au lion d’or ; au chef d’argent, chargé de trois hermines de sable. ( Archives du Rhône, fonds de Malte. Pl. I. Fig. 13. )

                                              

Louis de Gibelin, marié en 1508 ne mourra, qu’en ou après 1549 ( testament du 4 janvier 1549), soit 41 ans plus tard. Il est dit « escuyer » de la ville de Chalençon. ( fonds Le Blanc, bibliothèque de Clermont ; ms 552 ; microfilms. )

                II.          Pierre de Gibelin :

Le 3 février 1558, Pierre de Gibelin sieur de Florensolles,  ( fils du précédent ) épouse Marguerite du Croc;  (déjà signalée ).

« Le dit Pierre a pareillement servy sous nos roys prédécesseurs de sa Majesté comme il nous a justifié par un certificat et ordre de Monseigneur de Montmorency du 16 janvier 1586. Nous a aussi justifié d’une bulle en latin accordé par sa sainteté …ce qui fait que la famille de Gibelin est fort ancienne et de tout temps considéré »

Dans son « dictionnaire généalogique des familles d’Auvergne » le comte de Remacle nous renseigne sur les origines de la famille du Croc. ( voir fichier du Croc ).

Le couple eut certainement plusieurs enfants, je n’ai retrouvé la trace que d’un seul :

Balthazard, seigneur du Vilar et du Bacon, Capitaine de la ville du Malzieu et du mandement de Verdezun, membre dépendant du duché de Mercoeur.

2

En premières  noces, il épouse  Louise de Langlade, sa seconde femme fut Claudine Armagier de Beauregard, Gabrielle d’Apchier née le 15 août 1595 fut la troisième ( le Remacle : Tome I pages 51 et 52 ) Marguerite d’Aurelles de Paladines fut la quatrième. Le mariage eut lieu le 22 septembre 1613, ( Le Remacle : Tome I page 93 ).

De sa quatrième union, naîtra  François, seigneur du Vilar, capitaine de Malzieu et Verduzonqui épousera  le 12 juillet 1650 Catherine de Chambeul, fille de François et de Madeleine Lastic. François de Chambeul donnera 3000 livres de dot à chacune de ses filles. Balthazard de Gibelin décèdera avant 1650.( Le Remacle, Tome I page 405 ).

III.           Jean  de Gibelin :

             Il épouse  Paule du Buisson  le 26 juin 1601 et décèdera, sans doute en 1624, ( testament du 6 octobre 1624 ) ; sa femme en 1629, ( testament du 26 août 1629 ).

               

            Noblesse de chevalerie ( XIIème siècle ). Seigneurs des Aix, d’Ambly, de Cressy en Bourbonnais, de Vibresac près de St Flour…

            On trouve plusieurs branches de cette famille éparpillées en Languedoc, en Rouergue, en Auvergne et en Bourbonnais, et dont le berceau commun serait le château du Buisson, commune d’Alleuze, prés de Saint-Flour, château qui fut pris d’assaut et démantelé par M. de Lastic, lieutenant du duc de Nemours, chef de la ligue en 1591, en la possession duquel il était entré..3

Cette famille est une des plus distinguées de l’Auvergne, tant par son ancienneté, ses domaines, ses alliances, que par ses charges et ses services. Jean du Buisson servit le roi Philippe de Valois en 1339. Le château du Buisson est  sorti de la famille par le mariage de Dauphine du Buisson, qui épousa en premières noces en 1390, noble Pons Saisset de Saint-Flour ; elle eut un fils qui deviendra seigneur du Buisson.

Le plus ancien membre connu  est Chartard  du Buisson, qui fut donnateur d’une dîme en 1201, et qui serait mort dans la croisade en Palestine et que Géraud du Buisson (del Boysso ), son frère, était templier en 1324.4

               

ARMOIRIES : D’or, à un buisson de trois tiges de sinople, terrassé de même. (Armorial général du Velay).

Généalogie dans le livre d’or du Marquis de Magny…A trouver et à consulter !

IV.             Jean  de Gibelin :

            On connaît 3 frères aînés à Jean de Gibelin de Florensolles : Siméon, René et Jacques, tous trois décédés avant leur père et avant 1624 ( Fonds Le Blanc ; ms 552 et 1222 ; bibliothèque de Clermont- Ferrand.)

            Il a servi de 1634 à 1643 ; il était à cette dernière date lieutenant d’une compagnie de carabiniers, suivant passeport fait à Cazal le 16juillet 1643. Il a produit un acte de foi et hommage en latin extrait de la chambre des comptes de Grenoble, rendu par Hugues de Gibelin en 1328 à Aymard, fils aîné du comte de Valentinois, à cause du fief de Gibelin et de ses dépendances. Maintenue le 29 avril 1668.

« Le dit Jean a eu l’honneur de servir sa majesté plusieurs années comme il appert de certificats et commissions qu’il nous a représentés en date du 13 avril 1634,6 avril 16.. , 19 may 1639 en laquelle année il reçut commission de sa majesté de la lieutenance de capitaine des bataillons en considération de son mérite et services actuels… . »

                                                                                                                                                                                                                           Jean de Gibelin de Florensolles était également seigneur de Chabaud. Il reçut cette seigneurie de François d’Auzolles, écuyer seigneur de Chabaud, qui testa en sa faveur (pourquoi ?) le 7 décembre 1657.( fonds Le Blanc, ms 1327, bibliothèque de Clermont.)

            La seigneurie de Chabaud passera à  Pierre, son fils du premier lit, résident à La Voûte ; Pierre fit sa déclaration le 14 septembre 1710 pour son domaine de Chabaud. ( fonds Le Blanc, ms 1309 )                                                                                                                                                                                                  

3.        Bouillet. Nobiliaire d’Auvergne.Tome I.

On trouve les noms Boisson, Buysson, Boychon, Bouisson, Bouysson, de Boysso, Buisson, du Buissdon, de Buisson sur d’anciens titres, en Languedoc et en Auvergne, de 1200à 1370, et plus tard du Buysson. Tous ces noms semblent se rattacher à la même famille.

4.      Etat de la Noblesse et de l’Armorial de France publié en 1782,et le catalogue des familles nobles admises dans l’ordre de Malte au XIV ème

       siècle.Consulter L’Armorial général du Velay.

        Manuscrit de la bibliothèque de Clermont..La maison du Buisson a changé, on ne sait trop pourquoi,  Buisson en Buysson, à dater de la

        Production que fit Philibert du Buysson, le 29 janvier 1625, devant l’intendant- commissaire de la généralité de Moulins, preuve qui le confirma

        dans sa noblesse.                                                                           

                                                                                                             

                                                                                              3

           Jean de Gibelin épouse en premières noces Marie de Praissac le 16 juin 1647 et en secondes noces Catherine de Combettes le 20 avril 1671.

Il meurt à La Voûte le 8 juin 1674.

                                                                                                                                            

             La famille de Praissac était une des plus anciennes familles bourgeoises  de La Voûte- Chilhac . On la trouve déjà dans une situation honorable dès la première moitié du xvème siècle. Guillaume Preissat (non qualifié ) fut établi sequestre des revenus du Prieuré de la voûte dans le procès d’Antoine Durfé intenté à Guillaume et Barthélémy Farge , par arrêt du parlement de Paris du 16 novembre 1453 . Guillaume de Preissac était fermier à la dîme à grain de Ragheade en 1463. Autre Guillaume  était religieux et sacristain à La Voûte en1496 . c’est à lui que fut remise l’image miraculeuse de Notre Dame trouvée à la voûte le 8 août 1496 . François de Preissac était déjà notaire à la voûte en 1570 et l’était encore en 1584.

Dans la seconde moitié du XVI ème siècle5 on trouve Antoine (curé d’Aubuzat) et François ( notaire royal à La voûte ).

               I.            François de Praissac aura 5 enfants :

1)    Etienne, procureur d’office à La Voûte , qui suivra…

                               2)   Robert, docteur en droit

                               3)   François, marchand à Langeac

                               4)   Michel, marchand à Brioude

                               5)    Marguerite, mariée à Annet Croze notaire royal en la juridiction de St Romain.

II . Etienne de Praissac épouse en secondes noces par contrat du 3 novembre 1601, (Claude Armagier et Mamet, notaires ) Antoinette Costet fille de Guillaume Costet et d’Antoinette Chaudon ( + avant 1631)

8 enfants :

                               1)   François, élu en l’élection de Brioude,  héritier de son père, ( l’était en 1630) qui suivra…

                                  2)  Benoit, fut parrain de Benoit de Gibelin  le 23 mai 1650.

                               3)  Philibert

                                  

                                4)  Jean

                                5)   Marie, mariée à Jean Brunet du Puy ; fut marraine le 16 juin 1652 de Pierre de Gibelin.

                                6)  Françoise, mariée à Nohet du Sap de La Voûte.

                                   7)  Antoinette, mariée à Berginhon , apothicaire au Puy.

            

    8)  Etienne, marié à Louise Mirial ; + le 17 septembre 1676.

                                                                                                                                                                                                           

III.   François de Praissac, épouse en premières noces Marguerite D’Arles et en seconde noce Jeanne de Champirond de Montgranat. Du second lit naîtra, entre autres, une fille :  Marie.            

                                                               

                       Jean de Gibelin et  Marie Praissac  resteront à La Voûte- Chilhac et auront 9 enfants.

               

5 .on trouve : Preissat, Praissat , Preissac , Praissac, Preyssac…Les renseignements sur la famille Praissac m’ont été fournis par les manuscrits des Fonds Leblanc à la bibliothèque de Clermont- Ferrand.      

4

1)   Marie, née le 9 novembre 1648, son parrain  Robert Praissat avocat, sa marraine Marie- Jeanne de Champirond, son aïeule.

                                      2)   Benoist, né le 23 mai 1650 ; son parrain Benoist Praissac.

                                      3)   Pierre, né le 16 juin 1652 , qui suivra…

                                      4)   Françoise, née le 29 septembre 1653.

                                  5)  François, né le 27 mai 1655 ; François  Praissac est le parrain.

                                  6)  Jean, né le 5 août 1656.

                                  7)  Jean, né le 11 octobre 1657 ; sa marraine est Jeanne Praissac.

                                      8)  François, né le 16 octobre 1658 ; François de Praissac, sa marraine Gabrielle de Praissac.

9)     Anne, née le 15 juillet 1660 ; sa marraine Anne Praissac.

V.                    Pierre de Gibelin

                             C’est très jeune, à 19 ans, que Pierre de Gibelin épouse à la Voûte, en premières noces, Marie Béraud dont il aura 3 enfants : Jean, né le 5 octobre 1672 (Jean de Gibelin, son aïeul, sera le parrain. )

Catherine née le 28 octobre 1673 ( la marraine sera Catherine de Combettes, la seconde femme de son aïeul.) et Etienne né le 23 octobre 1674.

                              De sa seconde femme, Marguerite Claire Despres de la Fouchère, Pierre de Gibelin aura 3 autres enfants (pour l’instant mes recherches ne m’ont pas donné d’autres renseignements ! ) :

               

    1)     Jean, né le 4 janvier 1686   qui suivra…

     2)    Jeanne  Marie,  née le 28 mars 1688

     3)    Etienne, né le 1er 1689 ; son parrain a été Etienne de Gibelin, son demi-frère âgé de 15 ans.

                             Aux Archives départementales d’Alençon, dans un dossier concernant la famille du Frou de Blinière,  j’ai trouvé des documents sur les Gibelin de Florensolles. Rien d’étonnant à cela puisqu’il était le grand-père de Marguerite Brizard du Martray qui épousa à St Martin de Ré un capitaine du régiment de Saintonge : Jacques, Charles, François du Frou de Blinière.( arrière- arrière-grand-père de ma grand’mère : Yvonne Brousseau. Je note que Marguerite Brizard ne mourra qu’en 1841, mon arrière- grand-père avait 5 ans ! )

Mes différents déplacements, à La Rochelle et en  Auvergne, la consultation de nombreux ouvrages, tout ce que j’ai pu découvrir m’a éclairée sur les origines et les alliances des Gibelin et avec un peu d’imagination, sur la vie de ceux qui m’ont précédée et dont j’ai parfois l’impression de partager l’existence.

               VI.       On sait que Jean Gibelin de Florensolles était né en Auvergne, à La Voûte, le 4 janvier 1686 de Pierre de Gibelin seigneur de Florensolles et de Chabaud et de Marguerite Claire Despres de la Fouchère. Il a servi le roi et était, avant 1729, capitaine au régiment Royal Comtois. ( des recherches restent à faire aux archives militaires à Vincennes.)

                                                                                                           5

                                                                                                          

                    Le 30 novembre 1729 : ( Sous le roi  Louis XV : 1710-1774 )

                             Commission donnée par le roi au sieur de Florensolles, capitaine au régiment royal comtois, de la charge de major de la ville de Brouage, rendue vacante par la mort du sieur de Saint- Jacques, pour le temps de trois années :6

                              «  Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre à notre cher et bien aimé le sieur de Florensol capne en  notre  régimen Royal comtois  la charge de Major de la ville de Brouage…

voulons que pendant le dit temps, en l’absence du Gouverneur et de notre lieutenant au gouvernement de Brouage, vous y commandiez tant aux hommes qu’aux gens de guerre qui y seront en garnison et leur donniez ce qu’ils auront à faire pour notre service, que vous fassiez vivre les habitants en bonne union et concorde les uns avec les autres, et les gens de guerre en bon ordre, police et discipline, que vous fassiez châtier qui oseront contrevenir aux règlements, que vous veilliez à la garde et sûreté de la place et que vous fassiez, pour sa conservation, tout ce que vous estimerez à propos de faire. Mandons et ordonnons au gouverneur ou commandant de la place de vous faire reconnaître en ladite charge de major, où vous commanderez en leur absence…Car tel est notre plaisir. Donné à Versailles le trentième jour du mois du Novembre l’an de grâce mil sept cens vingt neuf. »

Signé :   Louis et plus bas   Par Le Roy.

                                        

   

Le régiment Royal Comtois  (1685-1791). Régiment levé en août 1674 par le Marquis de Listenois.

La  Franche comté est un ancien comté de la Bourgogne qui fut rattaché puis séparé du royaume de France à plusieurs reprises. Durant la guerre de trente ans elle est réclamée par Louis XIV comme faisant partie de la dot de sa femme, Marie Thérèse d’Autriche. Louis la conquiert en 1668 mais doit la rendre la même année par le traité d’Aix- la- Chapelle, il s’en empare de nouveau en 1674 et s’en fait confirmer la  possession par le traité de Nimègue en 1678.

Le 9 août 1731 Jean de Gibelin épouse Margueritte du Moulard  par contrat du 5 août chez Gariteau, notaire à La Rochelle : ( il a 45 ans et je suppose qu’il a dû déjà être marié…à chercher)

                               « Pardevant les conseillers du Roy notaire de Sa Majesté en la ville et gouvernement de la ville de La Rochelle Soussignés demeurant en laditte ville ont estés présents en leurs  personnes Messire Jean de Gibelin escuyer sieur de florensole, major de la ville et gouvernement  de Brouage en saintonge y demeurant, natif de la paroisse de La Voûte en auvergne, fils de deffunts Mre Pierre de Gibelin escuyer sieur de Chabaud et de Dame Claire Marguerite Després de la Fouchère son épouse ses père et mère d’une part ; et Damoiselle Marguerite Dumoulard demeurant en la citadelle de Lisle de Rhé paroisse de Saim Martin dudit lieu, fille de Messire Nicolas Moulard escuyer chevalier de L’ordre militaire de saim Louis Major de la citadelle de saim Martin de Rhé et de Dame Marianne Carnée Dumoulard son épouse ses père et mère D’autre part…. »

Suivent  onze pages :

On peut lire que le marié a la permission de la cour, accordée à Fontainebleau par Monseigneur d’Angervilliers, ministre de la guerre ; la mariée, celle de ses parents et des supérieurs de son père à St Martin. ( Messire Michel Fernex escuyer chevalier de l’ordre militaire de saim Louis, lieutenant du Roy  de la ditte ville  de saim Martin ; Messire Claude du Coudray et de Messire Pierre Boyer commissaire de la marine et damoiselle Suzanne Desgrauilliers, amie de la ditte damoiselle future épouse..)

Il est convenu, à condition d’obtenir l’agrément de la cour, de céder au gendre la charge de Major de St Martin, moyennant des compensations pécuniaires à son beau-père. Si celui-ci continue à toucher ses appointements, il devra loger et faire vivre son gendre et sa famille :

6.  Archives départementales de La Rochelle 4 J 779

6

«  ledit sieur de Gibelin sera tenu de céder sur les appointements de de la dite Majorité la somme de Cinq Cent livres qui seront …  par chaque année par ledit sieur Dumoulard pendant son vivant…Ledit sieur Dumoulard confirme et se soumet de payer aux dits futurs époux les mêmes appointements pareille somme de Cinq Cent Livres, comme aussy a esté convenu… »

             Durant tout le Moyen Age, Brouage ( du nom commun : « brou » qui signifie « vase ») sera un grand fournisseur de sel. Commerce actif qui s’explique par l’importance du sel à cette époque là : c’était l’unique moyen de conserver les denrées périssables et surtout le poisson. A partir du XIV ème siècle, le sel de Brouage fait vivre tout un peuple de sauniers, marchands, mariniers, courtiers…( On retrouvera la même situation à l’île de Ré. ) et rapporte, grâce aux droits et taxes, de gros revenus au clergé, à la noblesse et au roi. C’est Philippe VI de Valois qui, en 1340, créera la gabelle qui donne à l’état le monopole de la vente du sel. En 1649, 1703 bateaux, toutes destinations confondues, ont emporté du sel de Brouage.

« Brouage au temps des prisons » du comité du mémorial, brosse un tableau désastreux de ce qui se passait dans la citadelle au XVIIème siècle      :

Durant le XVIIème siècle les protestants furent particulièrement persécutés dans toute la région. Le plus zélé de tous les gouverneurs fut le marquis de Carnavalet  qui se chargea d’appliquer la politique de Louis XIV bien au-delà de la volonté royale. Tous les moyens sont bons (et permis) pour obtenir des abjurations. On a du mal à comprendre comment cette importante communauté protestante a pu faire preuve d’une si grande soumission.

Les protestants continueront d’être persécutés pendant encore de longues années. Après la mort de Louis XIV en 1715, Elles s’atténueront mais perdureront jusqu’à la révolution. Des milliers de protestants séjourneront dans les geôles de Brouage, d’autres s’exileront mettant à mal le commerce de la cité et même de grands centres comme La Rochelle dont l’activité portuaire était en presque totalité entre les mains d’armateurs protestants. On ne compte pas moins de  24.000 émigrants entre 1681 et 1763 !

           J’ai relevé un grand nombre d’abjurations dans les documents consultés aux A.D. de La Rochelle :

             Le 9 septembre 1733 Elie Conte, abjure le protestantisme en présence de messieurs de Florensole, major, Monmouton, Aubert et Vilatte, officiers de la garnison.7

   La citadelle de Brouage tel que nous l’avons vue en septembre 2003.

Il ne reste que des bastions couronnés d’échaugnettes qui dominent les marais.Ces fortifications furent édifiées entre 1628 et 1635. Pour asseoir ces lourdes murailles sur un sol composé d’une couche d’alluvions de plus de 30 mètres, il a fallu construire sur pilotis. Pour consolider les angles des bastions  les pierres ont été cramponnées par des crochets de fer. Les remparts représente un quadrilatère de 2080 mètres de périmètre extèrieur, renforcé par 8 bastions et 2 demi- lunes.

  d’après : «  l’histoire de Brouage de Eliane et Jimmy Vigé. »


           Brouage devient  au fil du temps une petite ville de garnison oubliée. Les gouverneurs ne sont plus des personnages de premier plan, mais des officiers en fin de carrière que le roi veut récompenser. Le déclin militaire et commercial engendre le dépeuplement.

7.  Registre paroissial de Brouage, 1741-1759                                    

            7

La lecture de :  La Tour De Broue  de  D’Aussy, nous donne un aperçu de la vie de garnison à Brouage à l’époque où Jean de Gibelin en était le Major :

«  Le siège de l’amirauté et le bureau des fermes ont été transférées à Marennes ; en1730 on a retiré la garnison ; elle a été remplacée par six compagnies d’invalides ; à présent il n’y a qu’une compagnie dont 30 hommes au plus sont en état de servir…L’arsenal démoli est vendu…Les magasins et les maisons sont en ruines dont la pluspart des matériaux ont été enlevés… Les habitants sont réduits à 80 dont 60 sauniers ou cultivateurs du triste reste des marais… »   

Cet extrait d’un des « cahiers de Brouage » continue à restituer la plainte des habitants par une allusion à la manière stricte dont sont ouvertes les portes de la ville, trop tard le matin et trop tôt le soir, contraignant des sauniers à loger dans des « cases de paille où ils couchent la semaine »

Il ne semble pas étonnant qu’en épousant la fille du Major Nicolas du Moulard Jean ait envisagé de succéder à son beau-père dans la Majorité de St Martin ; la vie dans la citadelle de Brouage paraît sans grand intérêt, mais je peux me tromper… ! Il mourra à Brouage à la fin du mois de janvier 1741 en laissant deux orphelines.

               

Laissons pour un temps le Major Jean  Gibelin de Florensolles et intéressons-nous à son beau-père, le Major de St Martin de Ré : Le sieur du Moulard. Je n’ai pas trouvé la région d’origine de la famille du Moulard.  Peut-être aux Archives militaires à Vincennes ou sur la liste des chevaliers de St louis ?

Le 15 février 1704 ( Nous sommes sous le règne de Louis XIV ) le sieur du Moulard obtient une mission de commandement à Sarbourick :

« Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, a bien aimé le sieur du Moullart commandant le second bataillon du régiment de Siller…établir un commandement en la ville et château de Sarbourick, nous vous avons choisy à cet effet vu la confiance que nous prenons en votre valeur, courage, expérience  en la guerre …bonne conduite, zèle, fidélité et affection..Nous vous avons commi, ordonné, estably signé de mé main…ordonne tant aux habitants qu’aux gens de guerre en bonne ordonnance militaire faire souvent chastier ceux qui oseront y contrevenir…Nous vous avons donné et donnons pouvoir, commission,  autorité et mandement spécial…durant trois  années vous jouissiez de la charge de commandant aux hommes autorité et prérogatives…et émoluments qui y appartiennent…mandon, ordonnon…aux habitants et gens de guerre de vous reconnaître en tout ce que vous leur ordonnez,

CAR TEL EST NOTRE PLAISIR,  donné à Versailles ce quinzième jour du mois de février de l’an de grâce mil sept cent quatre de notre règne..Signé LOUIS. »8

Que fait-il entre 1704 et 1720 date à laquelle on le retrouve Major de la citadelle de St Martin de Ré ? Encore des recherches à faire !

. Les grades de major et aide major apparaissent au temps de Louis XIV.  A l’exemple des troupes réglées, des unités de milices ont été spécialisées ce sont  les Dragons :9

             Quoique les ordonnances de la garde-côtes ne fassent aucune mention de dragons des îles d’Oléron et de Ré, un corps de dragons garde-côtes existait dans chacune de ces îsles dès l’année 1735. Le 7 avril 1674, Colbert écrit à Demuin, intendant à Rochefort :

             « Sa Majesté  a été bien ayse d’apprendre que vous ayez trouvé 2400 hommes d’infanterie, 250 dragons et 60 cavaliers de milices dans l’isle (de Ré ). Elle ne doute pas que le sieur de Courcelles ne travaille avec soin à les discipliner et à les rendre, par le fréquent maniement des armes, capables de se bien défendre. »

             Dans son « Mémoire sur l’isle de Ré » , écrit vers 1720, Claude Masse dit que les milices consistent en sept bataillons d’infanterie et trois cents dragons en six compagnies.

                En 1735, le corps de dragons garde-côtes de l’ile de Ré était composé de cinq à six compagnies à la tête desquelles étaient un commandant et un major sous les ordres d’un capitaine général. Chacune de ces compagnies était commandée par un capitaine, deux lieutenants et une cornette. A compter de cette époque, le commandant, le major et les capitaines de ces compagnies de dragons ont été pourvus de commissions du Roy et le capitaine général donnait les commissions aux lieutenants et cornettes. ( Jean de Gibelin de Florensolles à Brouage et Nicolas du Moulard à St Martin de Ré)

               Charles Mathieu Brisard du Roc, inhumé aux Portes le 31 janvier 1748 ( dont un des fils, Charles Mathieu, épousera Marguerite Gibelin de Florensoles, la  fille de Jean  Gibelin  et de Margueritte du Moulard ) était capitaine breveté d’une compagnie de dragons.

           Les dragons étaient nécessairement choisis parmi les notables les plus aisés parce que, si on leur fournissait l’armement, ils devaient se pourvoir d’un uniforme- bleu, (selon le Docteur Kemmerer) et d’une monture équipée et entretenue à leur frais.10 L’ile ne fut jamais envahie et les dragons n’eurent jamais à se battre.

8.)      Archives départementales d’Alençon.

9.)      D’après «  observations sur les compagnies de dragons  garde-côtes qui ont été formées dans les Capitaineries de l’isle de Ré – Bibliothèque de La Rochelle, ms 892, pièce 22.

10.)   Sur les cahiers de la mémoire de Pierre Tardy, articles de D’Aussy.                8

                 Lors d’une fête religieuse, le 6 juin 1734, Nicolas du Moulard «  présente le cierge à l’offrande » :

  «  Le 6 juin 1734, Monseigneur de Menou, Evêque de La Rochelle, …fait la bénédiction des drapeaux et étendarts du régiment de Fumé, milice du Poitou. Donne la tonsure à une personne.

     Le Major,  chevalier de Saint Louis, du dit régiment, présente le cierge à l’offrande, il est suivi de tous les officiers du corps et de la milice bourgeoise.

     Les trois grandes allées de l’Eglise, sont bordées de deux  rangs de soldats en grande tenue et ayant la bayonnette au canon du fusil. »

               Nicolas Du Moullard décèdera avant 1735 : Il était mort à la naissance de sa petite fille, Anne Margueritte.

               L’ingénieur Claude Masse, fait une description pleine d’humour de la citadelle de St Martin : « une des plus jolies du royaume, la plus grande enceinte neuve qui se soit bâtie sous le règne de Louis XIV », mais à demi vide, ne comprenant au début du XVIIIème siècle, que : «  718 maisons, 28 moulins à vent au dehors, 23 prêtres ou religieux, 580 hommes mariés autant de femmes, 60 hommes veufs, 194 femmes veuves, 271 garçons à marier, 401 filles à marier, 547 petits garçons, 430 petites filles, 91 valets, 161 servantes, non compris la garnison qui est ordinairement de 3 ou 4 bataillons, 120 chevaux, 140 moutons, 9 ou 10 vaches, 8 bourriques ».

                Au XVIIIè siècle, St Martin, est un port très prospère, grâce aussi à la colonisation des Antilles. Il possède des installations relativement importantes, une bonne rade et des franchises douanières appréciées. La ville compte de nombreuses familles de négociants qui se succèdent de génération en génération ( l’Essentiel, septembre 2001.) Les marchands rétais  étaient très riches, « 20 ou 30 familles qui sont fort riches » dit l’intendant Begon en 1698 ; les familles Baudin et Brizard en faisaient partie. L’examen des inventaires après décès des bourgeois prouve la variété de leur vestiaire ; pour l’un d’eux par exemple : habit de satin rayé doublé de taffetas vert, redingote, manteau…Le petit peuple  n’est pas misérable. Le même Begon prétend qu’il n’y a pas un pauvre mendiant dans l’île. La population arrive à subsister malgré sa forte densité. L’appoint en protéines fourni par les coquillages et le poisson assure aux rétais une meilleure alimentation que sur le continent. Claude Masse attribue aux coquillages ces fourmilières d’enfants dont les garçons deviennent de bons matelots et résistent bien aux voyages au long cours.

             Les carrières maritimes s’offrent tout naturellement aux cadets des familles. (Nous trouverons des Brizard et des Baudin aux Antilles.).

             A l’inverse, les sauniers sont de pauvres diables qui n’arrivent pas à posséder une parcelle de marais (contrairement aux laboureurs et aux vignerons ). Il y eut en 1715 une grande crise du sel qui sera cause des nombreux  décès de cette population sous-alimentée. IL mourrait un grand nombre de jeunes enfants et de vieillards.

             La citadelle est aussi une ville de garnison. Les militaires ont acquis de l’importance, avec un état major pour la place et un autre pour la citadelle. Un hôpital leur est même réservé : l’hôpital St Honoré, l’hôpital St Louis étant destiné aux femmes et aux enfants. Ils épousent, volontiers les riches héritières bourgeoises.( Jacques Charles François du Frou de Blinière, capitaine en garnison à St Martin,  épousera en 1772  Marguerite Brizard…)

Revenons aux personnes qui nous concernent directement.

            Rappelons que Jean de Gibelin de Florensolles a épousé Marguerite du Moullard le 9 août 1731, Il a 45 ans.

Le couple n’a,  apparemment,  qu’une fille :

1)       Anne Marguerite  née le 13 février 1735 à Brouage. Sa  marraine est Marie Anne Carnée, veuve de Nicolas du Moulard.

Margueritte du Moullard meurt le 24 février 1735, sans doute des suites de couches,

comme il était fréquent à l’époque. Comme toute personne de qualité, elle est enterrée dans l’Eglise.

                                                                                             

           Jean de Gibelin  décède fin janvier 1741; le feuillet est déchiré, on peut lire : «  Aujourdhui…est décédé après avoir…l’Eglise messire jean…florensolle major…gouvernement de broua…six ans dont le corps…en ce lieu par moy soussigné…et des habitans… »

             Il avait 55 ans et laissait une orpheline.

9

             Le premier décembre 1751, Anne Marguerite de Gibelin de Florensolles ( elle signe Gibelain ; elle aura 17 ans en février1752) demande à être émancipée, on peut penser que c’est en vue de son prochain mariage en février1752: (réf : A D de La Rochelle B 806 ) :

                               « anne Marguerite gibelain de florensolle Demoiselle, assistée de me pierre Senneyé son procureur, qui pour elle nous a dit et exposé que Mre jean Gibelain son père Ecuyer Sieur de florensolle, major commandant de la place et gouvernement de la ville de Brouage, par acte du vingt neuf janvier mil sept cent quarante un …, controllé à Marennes le trois février suivant par Guyon, nomma pour tuteur et curateur à la demlle Comparante, sa fille, lors âgée d’environ six ans jacques gombaud me chirurgien de  la paroisse de moïse, que peu de jours après  étant décédé dans cette vollonté, ledit sieur gombaud…prêta le serment par devant nous le sept du même mois de février…                

que du depuis il aurait toujours géré et administré la tutelle et curatelle de la personne et biens de laditte demoiselle gibelain, qui étant parvenue à l’âge compétant pour pouvoir régir et administrer par elle-même ses dits biens, elle s’est pourvue en la chancelerie près la cour de parlement de Bordeaux et y a obtenu des lettres de bénéfice d’âge le onze septembre dernier, … laditte  demoiselle gibelain idoine est capable d’avoir et faire la gestion et administration de ses biens par elle-même… »

                                                              

         

                Le 9 février 1752, Marguerite de Gibelin de Florensolles épouse Charles Mathieu Brizard du Martray,

gendarme de la garde fils mineur de feu le Sr Charles Mathieu Brizard et de feue Julie Baudin, natif des Portes. Son aïeule : Marie Anne Carnée était présente.

                                                               

           Charles- Mathieu Brizard a 24 ans. Il est né le 2 mars 1728 à St Martin de Ré ; il est dit : gendarme de la garde, procureur au Présidial de la Rochelle ( c’est lui qui dirigea l’exploitation de Josué depuis la métropole. C’est un bourgeois de l’île. Il est le fils de Charles Mathieu Brizard  du Roc ( + les Portes le 31 janvier 1748) et de Julie Baudin ( + avant 1752). Il est lui-même décédé avant le 30 novembre 1800. Marguerite de Gibelin a tout juste 17 ans, lorsqu’elle se marie.

Avant de poursuivre plus avant, je vais m’intéresser à la :

     Famille BAUDIN.

           La famille est originaire de La Flotte, d’Ars et des Portes.( ile de Ré )

             François Baudin, sieur du Martray, épouse Julie Baudin à Ars en Ré, le 7 janvier 1701.( François était le fils de Pierre et de Marguerite Surget ; Julie était la fille de Nicolas et de Marie Mousnier ) et sœur de Josué.

             Josué Baudin est né à La Prise-des-Portes le 8 décembre 1683 ( baptisé le 1er mai 1685 !).   Dans les « Cahiers de la  Mémoire » on apprend que Nicolas Baudin, le père de Josué et de Julie, gros négociant, fut syndic général de l’île de ré et procureur fiscal. Deux de ses fils : Pierre et Josué vivront successivement à St Domingue. Leur père y avait sans doute déjà des intérêts. Pierre rentre à l’île de Ré en 1711, Josué, capitaine de vaisseaux marchands,( très jeune on l’avait envoyé en Hollande pour apprendre la langue.) fait prospérer les affaires coloniales. Josué est dit : « négociant, habitant le Cap Français à Saint Domingue ».( Actuellement Haïti ). Il y fit, en vendant des nègres et en achetant des plantations, une immense fortune. On dit aussi qu’en infraction avec la réglementation protectionniste, il aurait fait des trafics commerciaux prohibés, en particulier avec les colonies espagnoles.

             On fait monter à plus de 6000 livres par an le revenu des différentes habitations qu’il avait acquises dans ce pays. En 1736, il fut rappelé en France pour soutenir un procès contre les héritiers d’un nommé Hirebane.

10

Un de ses parents par alliance, Me Daugy avocat au conseil s’occupa de le défendre ( il était l’époux d’une demoiselle Travers, cousine au 5ème degré ). Convoitant son  héritage, il le reçut à sa table, le comblant de « mille grâces »… Baudin, sans doute satisfait, le gratifia d’une somme de 24.000 livres.

             . Dans les lettres que Daugy adressa par la suite à Baudin, il le nomme : «  Mon bon parent, mon très cher ami, mon ange tutélaire, un homme rempli des plus grandes qualités,… admirable… »

Comme nous le montre son testament le sieur Baudin ne fut pas dupe et ne lui légua rien.

                En 1740, il profite de son séjour à Paris pour s’offrir une charge de secrétaire du Roi, « Conseiller du roi,     secrétaire particulier des finances de la maison et couronne de France. » il a 57 ans : négociant, armateur à St Domingue, « a été envoyé en Hollande dans sa jeunesse, pour y apprendre la langue, ensuite a navigué sur les vaisseaux marchands et corsaires, en qualité d’officier, s’est ensuite retiré en Amérique, où il est habitant. »11

Mort en charge en 1749. Son cousin  Pierre- Jacques Penaud lui succèdera  le 18 août 1750. Le successeur de Pierre Penaud  sera, le 20 janvier 1774, Jacques Charles Brizard du Martray, petit-neveu de Josué.

Les charges s’achètent, se lèguent, se vendent :70.000 livres  à Paris vers 1700 ; 100.000 vers 1750 ; 200.000 vers 1771.

             Josué rentre ensuite vivre définitivement aux Antilles. Il meurt le 23 août 1749 sur son habitation du quartier Morin, plaine du Cap.( Le Cap Français à St Domingue fut fondé par les Français en 1670 près du lieu où Christophe Colomb aborda en 1492. Centre français le plus important de St Domingue au XVIIIè siècle. Capitale de St Domingue jusqu’en 1770. Aujourd’hui la ville s’appelle Cap Haïtien ou Le Cap : port de la côte nord de la république d’Haïti.)

             Le 22 décembre 1745 il fait un testament olographe qui contient une clause de substitution conçue en ces termes :

« Comme j’ai grand désir de conserver entiers et sans division à ma famille les biens d’acquêt qu’il a plu à Dieu me donner jusqu’à ce jour, ainsi que ceux que je pourrai acquérir j’usqu’ au jour de mon décès, j’ai iceux biens d’acquets immeubles, habitations, nègres, bestiaux, ustensiles, terres, maisons, et autres biens en quelque part où ils se trouvent situés…Je veux et entens mon décès arrivant, que mes dites habitations du quartier du Morin et Bonnet…soient régies par ae-conomat sous les ordres de mon exécuteur testamentaire de St Domingue lequel en percevra les revenus annuels[BC1] [BC2] … »

Il n’oublia pas son ile natale à laquelle il était resté très attaché. Dans son testament il laissait, moyennant une messe annuelle, 24.000 livres à l’hôpital St Louis de St Martin pour la fondation de six lits ( l’hôpital St Louis accueillait les femmes et les enfants ) ; il en est ainsi devenu le plus grand bienfaiteur ; ses héritiers exécutèrent ses dernières volontés. Afin qu’on se souvienne de lui, il fit peindre son portrait, toujours en bonne place sur un mur de l’hôpital. Une inscription au revers du tableau identifie le personnage et nous apprend que son portrait datant de 1740 fut légué à cet établissement en 1776, par Véronique Baudin, sa nièce. En 1857 l’hôpital fut détruit. Il ne resta plus que l’hôpital St Honoré. Le portrait de Josué Baudin fut alors  transférer à l’hôpital Saint- Honoré.

             Les biens coloniaux de Josué sont passés à Charles- Mathieu Brizard du Martray, petit-fils de sa sœur Julie Baudin,  né aux Portes le 2 mars 1728. .

C’est son frère consanguin  Nicolas- Josué Brizard du Roc, né aux Portes en 1742 qui, après avoir fait des études à La Rochelle, obtenu son émancipation en 1765 et vendu ses propriétés  rétaises, est allé habiter sur la plantation familiale. En 1779, il demeurait au Cap Rouge ( Haïti ).

             Trois des filles de Charles Mathieu épouseront des officiers de la garnison de St Martin de Ré. L’une d’elles : Marguerite- Julie épouse de   Jacques Charles François du Frou de Blinière, capitaine au régiment de Saintonge  héritera des biens coloniaux.12( nous  la retrouverons plus tard à Sées dans l’orne, région d’origine de son mari.)

11.   «  Secrétaires du Roy de la grande chancellerie de France ». Christine Favre-Lejeune.

12.     « cahier de la mémoire », numéro 48 : Les Rétais du Nouveau Monde

11

             Bien que  Nicolas Baudin ne soit que le  petit- neveu de mon ancêtre Julie et de son frère Josué, je ne peux pas ne pas  réserver  au  navigateur et Scientifique qu’il était, une place importante:

NICOLAS BAUDIN, un rétais sur les mers

Né le 17/02/1754 à St Martin de Ré, 5ème enfant d’une famille de 14 navigateur, engagé dans la guerre d’indépendance américaine, il affronte l’Angleterre aux Antilles. Nommé capitaine, il se voit démis au profit d’un officier noble. Ulcéré, il retourne dans la marine marchande. Joseph II empereur d’Autriche lui confit des missions botaniques (Asie, Amérique, Afrique) destinées à ses jardins de Schönbrunn. En 1796, il entreprend une expédition tropicale d’ histoire naturelle et rapporte au muséum une énorme collection de végétaux, d’insectes et d’oiseaux. Il proposera une expédition australe dès 1798 au botaniste Jussieu et à Bonaparte. Les conseillers de Bonaparte lui ont assigné un itinéraire d’une rigidité démentielle : il doit explorer la future Tasmanie avant le rude hiver Austral, ensuite cartographié les côtes inconnues de la future Australie. Les vaisseaux partiront deux mois trop tard…Le voyage ne sera que déceptions en tout genre mais l’expédition s’est révélée être également l’un des plus grands voyages scientifiques de tous les temps : à son retour en France, elle rapportait des milliers de spécimens de plantes inconnues, 2500 échantillons de minéraux, 12 cartons de notes, 1500 esquisses et peintures. L’expédition coûta la vie à de nombreux explorateurs ; Sur le chemin du retour, Nicolas Baudin mourra de la tuberculose le 16 septembre 1803 à l’île Maurice. Deux siècles plus tard, le nom de Baudin sort enfin de l’obscurité. Il est très connu et vénéré en Australie.12     


                A l’occasion du bi-centenaire de l’expédition Baudin et de la mort de Nicolas,  de nombreuses manifestations ont eut lieu, tant en France qu’en Australie et à l’île Maurice. Nicolas Baudin est enfin reconnu comme un grand explorateur : Son expédition scientifique en Terres Australes à bord de la frégate Le Géographe a permis de doubler les connaissances occidentales sur la faune et la flore dans le monde. « Ce que nous admirons chez cet homme, c’est la grandeur d’un commandant maritime assis sur une impressionnante connaissance scientifique » explique Michel Rocard lors de l’hommage solennel rendu à Nicolas Baudin en octobre 2003 à l’île Maurice. C’est l’ancien Premier ministre qui a dévoilé le buste du navigateur qui désormais  trône à Port Louis au Caudan Waterfront, près du Blue Penny Muséum. «  Nous réveillons, à travers cette commé-moration un souvenir oublié sinon mort…C’est de Maurice que nous est venue la demande de rappeler aux Mauriciens qui était cet explorateur d’une grande valeur ».

« Ces explorateurs que sont Nicolas Baudin et Matthew Flinders ont tous deux échangé des données scientifiques et topographiques alors que leurs pays respectifs étaient en guerre. C’est l’occasion aujourd’hui de nous imprégner de leurs valeurs », a déclaré Karl Offmann, le président de la république Mauricienne.

             « C’est au son des canons et des fanfares que  le 19 octobre 1800 que deux navires quittent Le Havre, le Géographe et le Naturaliste, pour la plus vaste expédition maritime d’exploration scientifique jamais organisée. Son objectif, la Nouvelle Hollande, qui n’a pas encore été appelée l’Australie : une terre aux rivages encore largement inconnus, dont les explorateurs précédents, anglais comme Cook, français, comme d’Entrecasteaux, n’ont qu’à peine étudié la flore et la faune si particulières, pour ne pas parler des habitants, tout juste entrevus…A la tête de l’expédition, on désigne un grand marin, Nicolas Baudin, natif de l’île  de Ré, auprès de lui et d’Emmanuel Hamelin qui commandera le Naturaliste, on place plus de vingt savants et artistes de talent, envoyés collecter des échantillons ou les dessiner pour la postérité : botanistes, zoologistes, astronomes , hydrographes et même, avec François Péron, le représentant d’une toute nouvelle discipline : l’ anthropologie.

Trajet de l’expédition Baudin. Les cartes des atlas au XIXème siècle gardent le souvenir de l’expédition. On trouvera ainsi des traces de Baudin sur les côtes du sud-est de l’Australie grâce à deux cartes dressées par John Arrowsmith et présentées dans The London Atlas.

                                                                                              

12

             Une traversée pleine d’incidents : Au lieu des 8 scientifiques demandés on lui en impose 24. Dès le départ, le fossé se creuse entre les jeunes savants indisciplinés et contestataires, en proie au mal de mer, et un capitaine représentant la vieille marine de la Monarchie à l’autorité indiscutable et de plus autodidacte. Tout ce petit monde a du mal à se plier à la discipline . Baudin décrira les officiers comme une « volière de damoiseaux ». Les  officiers, très jeunes, entre 17 et 25 ans, n’apprécient pas leur capitaine pète-sec, acerbe et de surcroît, roturier. Baudin est soupçonné de piocher dans la caisse simplement parce qu’il est obligé de rationner le vin ! Les critiques fusent en permanence : On remet en cause la route empruntée, un certain nombre de scientifiques et de matelots demandent leur débarquement pour raison de santé .C’est après la défection de peintres comme Lebrun et Garnier que Petit et Lesueur seront nommés dessinateurs officiels en remplacement.

             Un de ses arrières petits-neveux, Pierre Rivaille le décrit : «  taille moyenne, plutôt trapu, blond aux yeux bleus d’un regard droit, le nez un peu fort, la bouche soulignée par un sourire ironiqueinfatigable, volontaire, capable de colères violentes et de rancunes tenaces pour qui l’a trahi, curieux d’esprit, méthodique…,taciturne, aidé par un courage physique exceptionnel…dur à l’effort et persévérant au travail, doué d’une excellente mémoire, conscient de sa valeur, …Il a montré sans doute plus de qualités humaines que la réputation qui lui a été faite le laisse entendre. »

Je n’avais jamais entendu parler de lui avant de me pencher sur ma famille Rétoise. Au fil de mes lectures je me suis attachée à son personnage, son côté aventurier, honnête et, me semble-t-il, n’acceptant pas les compromissions, m’a séduite. Frank aurait  lui aussi rêvé de ses aventures !

             Le numéro 58 de la revue L’Essentiel ( septembre 2001) consacre six pages à notre navigateur courageux .

            En 1796 sur la  « Belle Angélique »  (expédition à Ténériffe ) qui a perdu son mât et son gouvernail, le scientifique André- Pierre Ledru dira de lui : « rien n’égale le zèle que déploya Baudin. Son exemple animait l’équipage, son sang-froid inspirait confiance et les ordres qu’il donnait avec la plus grande précision étaient toujours ceux que sollicitaient l’urgence du moment. »

             Au retour de cette expédition, les gazettes le consacrent comme le plus grand navigateur et naturaliste de tous les temps.

             De mai 1801à mai 1804, on va naviguer tout autour de la Nouvelle- Hollande ( future Australie ). Baudin aborde l’Australie au Cap Leewin, selon ses cartes, en réalité plus au sud et baptise aussitôt la Baie du Géographe et le Cap du Naturaliste, noms qui sont restés .Les deux navires arrivent à Port Jackson ( Sydney )le 29 juin 1802, les équipages sont épuisés. Après cinq mois de relâche dans le port, Baudin décide de renvoyer le Naturaliste avec la majorité des collections.

             Lorsque les Anglais hisseront leur drapeau au-dessus du camp français, il écrira au gouverneur King : «  de quel droit, les nations dites civilisées prétendent-elles coloniser les pays dits sauvages ?  ». L’Angleterre aura moins de scrupules et Baudin passera à Paris pour un traître et un incapable. Sa santé s’altère : probablement malade depuis au moins un an, les crachements de sang l’épuisent. Le 7 juillet 1803  Baudin donne le signal du retour et met le cap sur l’ile de France ( ile Maurice ). Il ne retrouvera jamais son pays : Il meurt le 16 septembre 1803 à huit heures et demie du soir dans la maison qu’il avait loué à Madame de Kérivel. ( dont certains diront qu’elle était sa maîtresse ; la maison n’existe plus ).Il avait 49 ans.

             Au XIXè siècle le muséum de Paris abritait des serres Baudin à côté des serres Buffon.

             Qui sait que de nombreuses graines qui germent à la Malmaison ou au jardin botanique de Montpellier proviennent de cette expédition  ainsi que  le mimosa et l’eucalyptus ? 

                              

             Références : La lettre des Amis de Nicolas Baudin, mars 2003. L’Essentiel No58, L’Express mauricien novembre 2003, Textes de Pierre Rivaille, L’expédition Baudin : sites internet, Nicolas Baudin marin et explorateur de Muriel Proust de la Gironière, Ile de ré Terres Australes- Les voyages du Capitaine Baudin marin et naturaliste de Roger Ageorges.

13

Avant de quitter Nicolas et de sortir du rêve dans lequel sa vie m’a plongée, citons quelques passages de son journal de bord :

                13 août 1803, Quatre heures. Le ciel s’éclaircit à l’horizon. Je ne me sens ni d’humeur ni de forces à faire des comptes...Aujourd’hui la mort me montre la vanité des chiffres…Quand madame Kérivel s’éveillera, je lui demanderai d’aller s’enquérir d’un notaire pour ma succession.

Etrange sensation que d’avoir à organiser sa propre mort…Faire le siège des bastions que sont les ministères et autres bureaux fut parfois nécessaire, mais me privait de l’action qui convenait mieux à mon tempérament.

Josué Baudin était comme cela : il aimait l’aventure. Son sang coulait dans mes veines avant que je ne m’en vide. Ma famille entretient des relations dans le monde entier, car c’est l’avantage des milieux du négoce sur ceux de l’aristocratie…Je peux être reçu partout, dans n’importe quel port des cinq continents…Mais je suis moins riche que mon parent qui avait bâti sa fortune sur l’ébène et le sucre… »

             11 septembre 1803, Ce matin à neuf heures, devant maîtres Pépin et Durand notaires publics,  j’ai endossé mon dernier rôle : celui de testateur…

             «  L’an onze de la République Française, une et indivisible, le 24è jour de Fructidor, neuf heures du matin, sur réquisition à Nous faite…,nous sommes transportés dans un établissement appartement à la citoyenne veuve Kérivel, prés de la poudrière, et en une chambre de la maison principale

Je donne et lègue à mon frère aîné Augustin Baudin, actuellement dans l’Inde, ma montre en argent et ma lunette de nuit…Je souhaite que ses objets passent à leurs descendants mâles qui choisiront d’embrasser la carrière maritime, car c’est à la Marine de transmettre la mémoire des marins.

             Je donne et lègue à mes sœurs ma maison de St Martin.

             A tous mes frères reviendront les vignes du Sablanceau.

             …Je veux que soit versés à l’hôpital de St Martin le recouvrement de la totalité des émoluments que me doit le gouvernement, moins les dix mille livres dues au citoyen Pelletier,…

             Je souhaite que le nom de la famille Baudin soit inscrit au frontispice du bâtiment principal de cet hôpital, auquel mon parent Josué Baudin légua 24. 000 livres en 1745…

Je n’ai eu qu’ une poignée de vrais amis avec lesquels j’ai partagé le culte de l’amitié, le plus beau à mes yeux. Ceux-là savent qui je suis car ils ne se sont pas arrêtés à mon laconisme et à ma brusquerie. A la république je donne et lègue ma mission.

 

             C’est avec regret que je vais abandonner la famille Baudin et surtout Nicolas. Il y a comme cela des personnages auxquels on s’attache, on les a fait revivre le temps de quelques pages…ils sont devenus proches, on les a imaginés arpentant le pont du Géographe, on a même cru les entendre discutant, faisant régner l’ordre parmi l’équipage, marins et scientifiques confondus…J’aimerais, par ce travail de mémoire que j’entreprends, faire partager à ceux de mes descendants qui me liront, l’amour que je porte à toutes ces vies qui m’ont précédées et qui font que je suis là aujourd’hui :  Celui qui n’a pas de passé ne peut pas avoir de présent et à fortiori d’avenir, nous sommes tous des arbres avec des racines et de multiples branches et toutes, de la plus insignifiante à la plus glorieuse, ont joué leur rôle dans notre devenir. Je n’ai pas, comme ce lointain cousin, Pierre Rivaille, entendu parler de Nicolas pendant mon enfance. Cette famille Rétoises m’était totalement inconnue jusqu’à ces recherches aux Archives de La Rochelle et au musée Cognacq de St Martin de Ré en septembre 2003.

Notre génération et surtout celle de mes enfants et petits enfants qui vivent à l’ère de l’informatique et du téléphone ne laisseront pas autant de souvenirs que nos ancêtres : Qui de nos jours écrit son journal ? ( celui de Frank est pour nous un trésor inestimable ), qui préfère l’envoi d’un long courrier à un « coup de fil » ? Je plaide coupable car je fais dans ce domaine partit intégrante de mon siècle.

14

                                                               Qui sont les BRIZARD ?

            Ce sont d’abord des sauniers qui deviendront par la suite des marchands qui s’enrichiront en commerçant avec les Antilles et d’autres pays lointains.

Le sel était une richesse de l’île depuis le 12ème siècle. On doit la création des premiers marais aux religieux de St Michel en Herm. Ils furent gagnés sur la mer par un système d’endiguement. Malgré la petitesse de l’île la vigne, la pêche et le commerce du sel ont permis aux Rétois de se suffire à eux-mêmes. Le sel fut une des marchandises les plus importantes du trafic maritime et l’île de Ré fut un lieu d’escale pour les bateaux qui longeaient la côte atlantique.

             A la fin du 16ème siècle un saunier du nom de Nicolas Brizard épouse Anne Brulon ; de ce couple naîtra entre autre Fraçois Brizard  né aux environs de 1618, décédé vers 1684 allié à une famille Métayer par son mariage avec Anne.

Vient un de leur fils Mathieu ( 1644-1687 ) qui épousera Anne Turbé ( ou Turbe ) à la couarde le 22 février 1666. Elle était la fille de Jehan et de Marie Bourget. Anne née le 4 mai 1641 avait 25 ans lors de son mariage, Mathieu en avait 28.

Un de leur fils Mathieu- Charles , négociant et commandant de l’île de Ré, épouse aux Portes ( île de Ré ) Marie Anne Tiphaneau le 27 avril 1689.( Les parents de Marie Anne Tiphaneau sont Fiacre et Judith Eclercy )

.Il est dit sieur du Roc ( paroisse des Portes. ).

Mathieu Brizard acheta la demeure en 1713, il y mourra le 31 janvier 1748.

La maison forte du Roc aurait été bâtie en 1480 par Jean Mervault. Par alliance, Jean de Conan , maire de La Rochelle en 1516, devient seigneur du Roc. Le titre reste dans cette famille jusque vers 1680. En 1702 le domaine est vendu à Georges Lerouge bourgeois de Paris qui le revend à Mathieu Brizard. Par partages et par alliances, la plus grande partie du logis appartient en l’an V à Louis Houin, notaire aux Portes, qui y demeure depuis 1764.

                Nous avons vu la maison : je m’attendais à un vaste domaine et à une maison très importante ; elle est simple, mal entretenue, la propriétaire actuelle la loue pour des cérémonies. Un seul détail intéressant les deux plans qui ornent les murs de l’entrée. Si j’en crois ce que j’ai pu lire, les dessins seraient de Louis Houin, ancien capitaine de vaisseau marchand, prisonnier des Anglais pendant la guerre de sept ans, qui,  à son retour,  acheta une étude de notaire et épousa la fille du propriétaire …une Brizard.( des recherches à faire…).

               

Ce plan donne la description des différents bâtiments et des jardins.

Il a été réalisé par «  le citoyen Houin ».

En haut, à gauche on n’y parle des possessions de feue Thérèse Brizard.

Apparemment les biens avaient été partagés en deux.

Il y a deux plans dans l’entrée, ils sont de très grande taille.

                                              

             Mathieu Charles Brizard, sieur du Roc et du Martray, commandant de l’île de Ré épouse Julie Baudin  à St Martin de Ré le 18 février 1727.Ils eurent plusieurs enfants , dont Nicolas-Josué né en 1742 et cité page 11.

             L’aîné, Charles- Mathieu né le 2 mars 1728 fut Procureur au Présidial de la Rochelle, gendarme de la garde et secrétaire du roy.

             Il achète cette charge  de secrétaire du Roy en 1774. Il succèdera à son grand-oncle, Pierre Penaud. Son office fut supprimé en 1790. Il sera l’héritier de Pierre Penaud, négociant armateur et de Josué Baudin.

C’est lui qui depuis la métropole dirigera l’exploitation de Josué.

Ses fils  furent officiers au service du roi.

15

             Il épouse Marguerite Gibelin de Florensolles le 9 février 1752 à St Martin. Comme nous l’avons déjà vu Anne Marguerite était orpheline et venait à 17 ans de se faire émanciper.

Le couple eut 11 enfants :

             Mathieu Jean-Charles (15/12/1752 + à St Domingue en 1786 ), Marguerite- Julie ( 29/04/1754 ), Anne-Bibiane (27/05/1755 ), Marie-Aymée ( 18/09/1756 ),Marie-flore ( 18/09/1757 ), Marie-Sophie ( 06/12/1758,+ 10/05/1771 ), Marie-Mathieu  (27/07/1760 ), Flore ( 26/09/1761 ), Jean-Charles ( 07/02/1767 ), Jean Julie Josué ( 13/05/1768 ), Josué Barthélémy  (19/03/1770 ),

                La présence de jeunes officiers dans la citadelle, changea les habitudes des rétaises qui élargirent leurs horizons en épousant des « continentaux ».

             Les riches marchands avaient à cœur de donner leurs filles à ces jeunes nobles ; ce fut le cas de Charles- Mathieu qui maria trois de ses filles à des officiers en garnison à St Martin.

            L’une d’elles, Marguerite Julie ( 29/04/1754-29/06/1841) épousera à St Martin le 26 août 1772, un ancien capitaine au régiment de Saintonge, chevalier de l’ordre Royal militaire de St Louis : Jacques Charles François du Frou de Blinière.( 24/07/1738-18/03/1813) Il était originaire de Sées en Normandie où il était né le 24 juillet 1738, si l’on en croit son contrat de mariage, il se trouvait à St Martin depuis un peu plus d’un an

             Marguerite avait 18 ans, Jacques-Charles  35..

             Le couple aurait eu cinq enfants nés à St Martin de Ré et un seul à Sées. Il est plus que probable que je devrais  trouver d’autres naissances mais où ?.

             L’aîné : Mathieu-Jacques-Marie naît le 26 octobre 1773.Son parrain sera son grand-Père Brizard et sa marraine Magdeleine du Frou de la Picottière représentée par Marguerite de Gibelin.

Il épousera Henriette de Mésanges le 12 septembre 1803.

             Le second : Pierre- Jacques- Germain naît le 9 octobre 1774. Son grand-Père, Mathieu-Charles Brizard sera le parrain, sa Grand’Mère Anne de Gibelin sera la marraine. Il épousera mon ancêtre Augustine du Moulin de la Fontenellele 20 novembre 1811 à Argentan.

             Viendra Jean, le 20 octobre 1775, son parrain Jean-Charles Brizard officier aux cuirassiers du Roy, la marraine Marie-Adélaïde du Frou de Lazerie.

             Louis-Henri verra le jour le 17 février 1777, ce sera Jean Coesar, Nègre domestique de la maison qui sera le parrain !

             Zoé, naîtra le 27 décembre1781.

             Casimir viendra au monde 6 ans plus tard ( on est en droit de se demander pourquoi tant de différence…)le 27 février 1787 à S ées dans l’Orne. Il mourra le 26 juin 1809 en Espagne. Il avait 22 ans.

             En 1780, à 42 ans, il quitte l’armée en tant que Capitaine-Commandant. Il allègue des raisons de santé et une blessure reçue à la guerre. En mars 1780 il obtient du Roy une pension de 400 livres.

Le 5 mars 1780, à Versailles : « Sur le compte, Monsieur, que j’ai rendu au Roy de vos services, de la blessure que vous avés reçue à la guerre, et du mauvais Etat de votre santé, samajesté abien voulu vous accorder une Pension dz quatre Censlivres et l’Expectative d’une compagnie dans un Régiment Provincial, en quitam votre place de Capitaine Commandant. Je vous en donne avoir etsuis, Monsieur, Votre très humble ettrès obeissam Serviteur. Signé de Montbaver »

Apparemment il restera encore au moins une bonne année à St Martin puisque Zoé y naîtra en Décembre 1781

16

            

            

             Avant de quitter l’île de Ré pour rejoindre la Normandie, éclairons mes « futurs lecteurs » sur l’Ordre Royal et

Militaire de St Louis .

De Claude Ducourtial-Rey, dictionnaire Napoléon.

                               « Louis XIV, en 1693, l’avait réservé  aux officiers de ses armées ayant servi au moins dix ans avec éclat. Si la clause de la catholicité restait impérative, pour la première fois dans l’histoire des ordres, la noblesse n’était plus exigée. ..On l’appela l’Ordre du Mérite .Ces innovations firent de l’ordre de St Louis l’ordre le plus populaire de la monarchie. Son insigne, une croix de Malte blanche centrée de l’effigie de St Louis, suspendue à un ruban rouge feu, a donné lieu à l’expression toujours en usage : avoir la croix.L’ordre de St louis fut conservé sous la dénomination de « décoration militaire », toujours réservée aux officiers, mais sans clause de religion, jusqu’en octobre 1792. La convention supprima alors toute distinction «  au nom du principe sacré de l’Egalité ».

Plusieurs membres de la famille furent Chevalier de St Louis.

                               Nous allons quitter l’île de Ré pour faire connaissance avec les Du Fou en Normandie.

      Jacques Charles François du Frou de Blinière est originaire de Normandie, plus particulièrement de Sées près d’Alençon dans l’Orne.Il naît le 24 juillet 1738 sans doute à la Picotière «  domaine »  familial. Je n’ai pas réussi à en trouver l’emplacement. C’était certainement le  nom d’une terre appartenant à la famille du Frou et  qui  dépendait de la ville de Sées.

On en parle dans la liste des biens vendus à la révolution : «  une pièce de terre labourable contenant environ trois vergers, au réage du hamel formant la 8ème division des terres de la raignerie & de la picotière » ;

C’était aussi le nom de la maison ; toujours dans la même liste : « La maison de la Picotière et Bâtiments adjacents, un bois taillis… »

17

      Qui étaient ses Parents ? Son père : Jacques du Frou de la Picotière et de St Laurent, sa mère : Marie-Thérèse Le Blond. (14/02/1717 à Paris, paroisse St Eustache.) Elle était la fille de François, contrôleur des rentes et de Catherine Sauvage.

      Jacques du Frou de la Picotière naît à Sées le 18 mars 1702, ses parrain et marraine furent René et Elisabeth Le Frère. Il  décédera le 18 avril 1769à Sées paroisse St Pierre. Il avait 66 ans.

 

      Il était Ecuyer de la garde du Roy ; Lieutenant général de police de la ville de Sées.

      

      Il fut anobli en novembre 1696 : «  D’or à la Face d’Azur chargée d’une Fleur de Lis d’Argent. »

      Le couple aura 6 enfants, tous nés à Sées :

       Pierre Mathieu Bernard né le 20 août 1734, c’était un mardi .Son parrain Pierre du Frou d’Ecoville, secrétaire du Roy.

      Jacques Charles François qui suivra.

      Louise Françoise Thérèse qui naîtra le 11 février 1741, son parrain Louis du Frou Ecuyer Seigneur d’Ecoville, sa marraine Françoise Leblond sa tante.

      

      Marie Magdeleine née le 3 juillet 1742, décédée en 1826 et qui épousera en 1763, Jacques-Louis de Lonlay..

      Catherine viendra au monde le 15 janvier1747, sa sœur Marie-Adélaïde naîtra la même année le 5 décembre. Le parrain de Catherine sera Philippe de Moloré, époux de Françoise LeBlond, sœur de Marie Thérèse , la marraine sa Grand’Mère Catherine Sauvage. Le parrain de Marie-Adélaïde, Jacques, René de Moloré fils du seigneur de la Chapelle, la marraine Louise Françoise de la Picotière.

Tous les enfants seront baptisés paroisse St Pierre à Sées..

      Jacques du Frou de la Picotière était le fils de Pierre du Frou, seigneur d’Ecoville et de Magdeleine LeFrère. (née à Sées le 12 juin 1666 et décédée avant le 20septembre 1730).

      Pierre est un personnage important : Notaire royal, contrôleur général des finances d’Alençon, receveur des décimes à Sées où il demeure. Il achète une charge de secrétaire du Roy en 1724 ; Il a 58 ans.

       Il était né à Sées le 2 mai 1666. Il mourra en charge en 1746, à 80 ans ! Je devrais pouvoir trouver d’autres renseignements …à suivre !

On lui connaît au moins trois fils :

      Germain du Frou de Boisgeffroy, vicomte d’Essay, premier conseiller assesseur civil et criminel en baillage.

Il était né le 8 mai 1697 à Sées. Il y décèdera le 5 avril 1762. Il épousera Marie Marthe Bougis à Sées le 20 septembre 1730.

Louis du Frou Seigneur d’Ecoville né le 16 novembre 1698 et décédé en 1790. Il épousera Charlotte Acart. Jacques dont nous avons parlé plus haut et qui nous concerne.

      Gervais est à ce jour le plus ancien des du Frou que j’ai pu retrouver. Il s’appelait «  Le Frou. »C’est lui qui transformera le « Le » en « du ».

Il  épouse Catherine Pichon vers 1660. Gervais naît aux environ de 1620 à Sées. Il meurt le 17 décembre 1690.Catherine naît vers 1623 et décède vers 1697 toujours à Sées. Ils seront les parents de Pierre du Frou.

La famille Pichon est une très ancienne famille de Sées. Le Chauvine Pilastre en signale qui vivaient à Sées déjà au 16ème siècle ; Ils exerçaient la profession de tanneur et s’alliaient aux meilleures familles.

18

Le 21 septembre 1672, Catherine Pichon ( femme de Gervais Le Frou ) est marraine d’un Nicolas Pichon, fils de Pierre,  tanneur, contrôleur des titres de la Châtellenie d’Essai, décédé le 16 mai 1723. ( on peut supposer sans trop de risques qu’il était le frère de Catherine).

Le 29 juin 1709, Pierre du Frou sera le parrain d’un Pierre Pichon.

Le 21 septembre 1717, Madeleine Le Frère ( épouse de Pierre du Frou ), sera  la marraine d’une Jacqueline Pichon.

      Des recherches plus pointues me permettront sans doute de trouver d’autres éléments. Pour l’instant nous clôturerons ce «  chapitre » et nous allons essayer d’imaginer la vie de Jacques Charles François du Frou de Blinière et de  Marguerite Julie Brizard du Martray.

Nous avons vu que le couple aura 5 enfants à St Martin de Ré et un petit dernier à Sées.

       Grâce à un laissez- passer établi à Sées en date du 16 avril 1792, nous savons que Marguerite avait des cheveux noirs, un long nez, une grande bouche, un menton bien fait, un front large, un visage plein et qu’elle mesurait 5 pieds, ce qui correspond à environ  1,65 mètres,( une toise valait 6 pieds et 1, 949 mètres). Pour l’époque, elle était très grande.

On sait aussi qu’elle était accompagnée d’un enfant de 5 ans qui ne peut être que Casimir.

Son mari qui avait émigré est noté absent de la ville de Sées. Où allait-elle ? Ses biens, comme nous le verrons, ne lui avaient pas encore été confisqués. Sa vie aura été riche en évènements de toutes sortes. Ce qui m’a toujours frappée, c’est que mon arrière- grand-père Jules Brousseau avait 5 ans à sa mort en 1841 ; Elle avait 87 ans ! Il aurait pu en avoir des souvenirs oraux, il aurait pu en parler à ma grand-mère et…. J’aurais bien aimé, je vis avec chacun d’eux et je m’attache à eux. Ils revivent dans chacune des  lignes que j’écris à leur sujet.

A la révolution Jacques Charles François va émigrer ; Où ? Je n’ai pas réussi à  trouver.

Ses biens seront vendus aux enchères. J’ai en grande partie la liste de ce que contenait la maison de « La Picotière » et les terres possédées par la famille. 13

On peut lire :

«  Du lundi 8 octobre 1792 l’an 1er de la République Française sur les trois heures après-midi.

Nous citoyens René Prosme Levain juge de paix de la ville de sées accompagnés des citoyens Guillaume et Serreau officiers municipaux de la ditte ville de Sées et ce délégués par elle nous nous sommes por l’ex&cution de la loy du huit avril dernier relative aux biens des émigrés et de la délibération des citoyens composants le directoire du district d’Alençon département de l’orne du seize juillet dernier qui nous commet pour dresser état ou inventaire sommaire des meubles et effets appartement aux émigrés conformément à l’article IV de la loy du huit avril dernier tranportés en la maison du nommé du Frou de Blinière…

Ou étant en parlant à l’épouse dudit Dufrou trouvée au dit domicile nous l’avons nommée de nous faire ouvrir les portes et nous représenté les meubles qui sont dans laditte maison à quoy elle a satisfait… »

Suit la liste de tout ce que contient la maison : chaque pièce est nommée et inventoriée. *

« entrés dans la cuisine si sont trouvés une mauvaise lanterne un  seau à puiser de l’eau quatre mauvaises enfoncées de paille, deux tables une grande et une petite, un pot à eau d’étain, une soupière, un essuimain, cinq verres, un garde-manger dans lequel ne s ‘est rien trouvé, un cabinet alantique dans lequel se sont trouvés deux tabliers et un torchon…

La  maison comprenait une entrée, un office, une laverie, une salle à manger, un corridor, deux salles de compagnie, trois chambres, un petit cabinet près d’une chambre, un autre donnant sur le parloir, une bibliothèque. Dans le grenier , plusieurs cabinets pour coucher des domestiques. Un bûcher, une écurie, une cave…

« avons ensuite passé dans la bibliothèque dans laquelle se sont trouvés cinquante  deux tomes relliés en veau et un enparchemin, cent soixante seize …, trois pots de grains, un moulin à café, une chaise et un fauteuil… »

Tout se vendra aux enchères en mai 1793.


[BC1]

[BC2]

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